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Tourisme en liberté - 2/2

par La Chouette

publié dans PERSO

VENDREDI

 

Notre but était Fontevraud et plus précisément le Domaine de Mestre où se trouve la "Savonnerie Martin de Cande" qui dispose d'un musée où la publicité fait son show !

Cent ans de publicité illustrés par des affiches qui reflètent à merveille le changement de mentalité entre une époque où le colonialisme ne choquait personne et où l’on admettait sans sourciller qu’un savon puisse faire d’un "noir"  un "blanc" et notre époque qui crie au racisme à la moindre occasion et rejette le colonialisme qui a pourtant amené la civilisation dans nombre de pays qui en étaient restés au moyen-âge !

Personnellement,  si j'ai beaucoup apprécié le film sur la fabrication du savon et l'exposition de nombreux objets qui tous présentent de l'intérêt, j'ai surtout aimé les enregistrements des publicités radiopho-niques que l'on peut écouter à loisir !

 

Après, un bref passage à la boutique nous avons gagné le centre ville pour visiter l’église Saint Michel, sise sur la place du même nom.

Ce qui frappe d'emblée le visiteur c'est, son préau, cet espace couvert situé à l'entrée et auquel on a attribué le nom de "caquetoire" car les paroissiens s'y retrouvaient avant ou après l'office religieux pour discuter, papoter ; en bref, caqueter !

 

L'église, qui date du 12ème siècle, était, à l'origine, rattachée à l' Abbaye. A l'intérieur, dans le chœur, se trouve d'ailleurs un magnifique maître-autel en bois doré qui n'est autre qu'une partie de celui qui se trouvait à l'église abbatiale et pour lequel, l 'Abbesse, Louise de Bourbon, avait dû débourser quelques dix mille livres car il était entouré de marbre. Deux des tableaux, ainsi que deux reliquaires proviennent également de l'Abbaye. Tous y avaient été transportés pour échapper au pillage, lors de la Révolution !

 

L’heure du déjeuner approchant, nous avons repris la route et c’est sur une crêperie de Montsoreau "La Dentellière" que s’est porté notre choix.

Au mur, on peut voir, encadrés, des ouvrages en dentelles réalisés par la maîtresse des lieux. Il n'y a que quelques tables à l 'intérieur mais on peut manger aussi en terrasse, une terrasse couverte.

 

Ce que nous avons aimé, c'est que, au lieu des traditionnels crackers et cocktails-maison, on nous a proposé à l'apéritif une mini-crêpe, saveur curry et de l’hypocras, cette boisson médiévale à base de vin, sucrée et aromatisée aux épices. 

 

Les crêpes, quant à elles, et, ce, qu'elles soient salées ou sucrées sont bien garnies et avec des ingrédients de qualité. Le service est aimable et attentif et le cadre agréable car on se trouve en bord de Loire.

 

C'est donc, rassasiés, que nous avons gagné Turquant et son "Troglo Tap"

Au cours de la visite guidée, très documentée, nous avons appris une foule de choses tant sur les "perrayeux", ces hommes qui ont extrait le tuffeau avec lequel on a construit la plupart des châteaux, que sur les vignerons qui ont habité et exploité les caves troglodytes issues de cette extraction.

 

On a évoqué le phylloxéra qui a ravagé les vignes et entraîné cette activité de substitution qu'est le "tapage" des pommes, dont on nous a ensuite expliqué le processus de "a" à "z".

 

Cette production était alors destinée aux marins qui souffraient du scorbut car ils manquaient de cette vitamine C dont regorgent les pommes, pommes que l'on ne pouvait pas embarquer dans leur état d'origine du fait d'une part de leur poids et de l'autre du pourrissement auquel elles ne pouvaient échapper ; deux inconvénients que supprimaient le "tapage". Aujourd’hui, la production n’est destinée qu’aux touristes et à quelques restaurateurs.

 

Au terme de la visite, nous avons visionné un film, résumé de tout ce qui avait été dit et dégusté une pomme tapée réhydratée au jus de pomme ou au Saumur, au choix du visiteur ; dégustation qui a clôturé la visite de façon on ne peut plus gourmande !

 

Puis, ce fut le retour à Fontevraud et à son Abbaye, fondée par Robert d'Arbrissel en 1101. Mixte, elle regroupait moines et moniales et était dirigée par une Abbesse. Parmi les trente-six abbesses qui l'ont dirigée cinq appartenaient à la famille royale des Bourbons. 

L' Abbaye est une nécropole royale et l'on peut y voir les gisants de Richard Cœur  de Lion, d'Aliénor d'Aquitaine, de Henri II Plantagenet, roi d'Angleterre son époux et d'Isabelle de France, épouse de Jean sans Terre.

 

En 1814, Napoléon en a fait une prison et l'une, réputée des plus dures de France !  Pour les prévenus de droit commun condamnés à de lourdes peines, comme pour les prisonniers politiques, en particulier Auguste Blanqui et les Communards, les conditions de vie étaient particulièrement rudes. Le taux de mortalité y était élevé : un prisonnier sur sept y aurait perdu la vie !

 

Après un pot, pris à la Terrasse Gourmande, nous avons retrouvé Loudun et moi mon triste quotidien ...

 

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